Logement, les limites des politiques
Le prix du logement à Bidart est devenu un tel sujet d’inquiétude que même ceux qui ont un toit sur la tête s’en émeuvent. Dans un récent classement de prix au m² de logements neufs (certes non scientifique), Bidart était même plus cher que Biarritz ou St Jean de Luz ! Il est bien loin, ce Pays basque que récemment encore ses enfants quittaient pour travailler ailleurs, et ces résidents secondaires que l’on cherchait à attirer car nous n’avions que cela à vendre.
Si la sphère militante est dans son rôle de dénoncer les excès de l’économie collaborative de type AirBn’b, un phénomène mondial, on peut sourire que ceux qui cumulent les mandats depuis des années lui emboîtent le pas, chacun y allant de sa mesure miracle (taxation, interdiction, obligation, etc), comme autant d’aveux d’échec ou d’incompétence.
A Bidart et depuis 10 ans, on a doublé la constructibilité, pensant naïvement diviser les prix par deux, et finalement ils ont doublé. Et puis on s’arc-boute sur le seul pourcentage de logements sociaux, slogan électoraliste qui délègue aux promoteurs et aux particuliers la construction et le financement du logement aidé. Et qui exclut les classes moyennes, trop aisées pour le social, et sans les moyens du marché.
Or à problème complexe, réponses multiples.
Déjà, l’honneur du politique serait de ne pas désigner de bouc émissaire. Car derrière chaque famille, il y a une histoire humaine, untel qui investit à Bidart car il n’a pas les moyens d’acheter à Paris, telle Bidartar qui fait carrière à l’étranger, et est obligée de louer en saison la maison familiale où elle passera sa retraite, pour en payer la taxe d’inhabitation. Ou celui qui préfère des week-ends sur la Côte, plutôt qu’à Mauléon ou Lourdes. Et bien entendu, ce salarié de la Technopole ou des Embruns qui ne va pas vivre à une heure de route de son emploi.
En second lieu, il serait bon de mener des actions cohérentes. Car si on gentrifie un centre-ville, si on multiplie les affichages sur de prétendues mesures écologiques, se goberge de stars, ou si encore on dépense de l’argent en promotion du territoire, il ne faut pas s’étonner de voir arriver des populations.
Enfin, il faut savoir faire preuve d’agilité. A Parlementia et depuis 10 ans, 8000 m² de terrains qui appartenaient aux œuvres sociales d’EDF sont bloqués par une procédure. Ci et là, des ZAD gèlent des terrains sans perspective avérée, tandis qu’on aligne des immeubles sur la RD810, sur un prétendu boulevard urbain sans schéma directeur, arbres ni trottoirs.
Les idées pourraient fuser si on savait les échanger ; or à Bidart, le pouvoir reste entre les mêmes mains aux sourdes oreilles. Loin du bon sens !
Bonne fin d’année.
Jeanne Dubois, Michel Lamarque
15/11/2021