Rendez-nous le vrai
Depuis toujours, la marque touristique de Bidart était le « village basque sur la mer ». Surprise de l’été, nous voici tous plongés dans le « rendez-vous avec le vrai ».
Certes, il semble que la décision revienne techniquement à l’Office de tourisme, mais il aurait pu être de bonne éducation d’en discuter au préalable : nous n’en savions rien et des amis biarrots nous en ont informés. Qui peut encore croire qu’à Bidart, les décisions importantes se prennent ailleurs que dans de petites cuisines, et que la concertation affichée à grands frais n’est qu’un piège à gogos ?
En second lieu, parler marque touristique aurait pu être une bonne occasion d’ouvrir un débat constructif sur une véritable politique d’accueil sur la commune.
Étudier la fréquentation, écouter les acteurs, viser des cibles claires, tenter d’écrêter l’intenable pic de l’été au profit de visites hors-saison, une vraie politique touristique, plutôt que de promouvoir à tout-va, puis brocarder nos visiteurs ou les barder de PVs !
Et puis, l’usage de ce mot, « le vrai », met mal à l’aise. Comme si tout à Bidart était authentique, et comme si le « vrai » ne pouvait pas exister ailleurs !
Un peu de modestie, ou de curiosité pour l’autre, pourraient rendre la vie plus douce à Bidart. En quelques heures de balade chez nos voisins du Gipuzkoa, on réalise que les pistes cyclables y sont distinctes des voies piétonnes (à méditer pour la Vélodyssée), que l’aménagement sommaire d’un pré permet à chacun de se garer près de la plage (à penser pour l’Uhabia), qu’une simple corde dissuade les gens de dévaler et ébouler les dunes (à réfléchir pour le Pavillon), qu’un filet de pêche rend la balade possible entre mer et golf (à appliquer à Ilbarritz), qu’un skate park installé face à la mer ravit tous les riders, etc etc.
Mais en apparence, répéter à l’infini qu’on est meilleur que les autres présente ses avantages …
Ce changement de marque est allé jusqu’à la production d’un curieux poème, imprimé sur une grande bâche accrochée au mur du presbytère : y figure le mode d’emploi de ce que nous serions et comment chacun devrait se comporter, comme si après l’accumulation des pouvoirs et la réécriture de l’histoire, on en arrivait à dicter les conduites.
Or à Bidart, notre première vérité est notre liberté !
Bonne rentrée.
Jeanne Dubois Michel Lamarque
16/08/2021
PS : bonne initiative que d’avoir aménagé le chemin Biskarenea, pour faciliter l’accès piéton aux écoles, même si le même résultat aurait pu être atteint avec moins de béton et de cailloux, plus écologique et respectueux de l’ancestral chemin creux. Prochaine étape, négocier une liaison plate entre chapelle Uronea et écoles, pour gommer l’invraisemblable bouchon scolaire du matin ?