En catimini
Dans les livres d’école, on raconte que la démocratie se déroule sur la place publique, que les débats sont ouverts et transparents, dans le but de faire émerger les meilleures solutions.
Dans la réalité française, trop de grandes décisions y sont prises dans de petits bureaux, et c’est la communication (ou le matraquage) qui remplace le débat.
Bidart ne déroge pas à ce constat.
Sur le programme Source Royale, on sait déjà que la mairie a discrètement laisser filer dans les pattes d’un promoteur, 1,6 hectare constructible à 90 €/m². Et que d’un autre côté, aux Trois couronnes, on bouscule des Bidartars pour les forcer à vendre 0,5 ha (certes 10 fois plus cher), pour un projet sur lequel on fait semblant de consulter alors que la décision est déjà prise.
Au même titre à l’Uhabia, alors que la coûteuse concertation « 360 » n’est pas achevée, on a brûlé argent et pétrole pour enlever aux Bidartars leur petit coin secret des Embruns, pour y installer une fausse nature, avec des dunes livrées en camion diesel. Alors qu’à Erretegia, on a encore fait raser une surface supérieure de vraie végétation centenaire, qui servait de puits de carbone et tenait les falaises.
On pourrait s’attarder sur des points non débattus en Conseil municipal, 200 k€ de nouvelles études pour le parking des Embruns, ou 800 k€ pour la vidéo-surveillance, total 1 million d’euros de lignes budgétaires sans débat, plus que pour le social !
Sans parler de la modification « n°3 » du PLU, un document essentiel pour le logement et l’habitat à Bidart.
Nous n’avons jamais rien su de cette procédure pourtant engagée depuis mars 2020, l’enquête publique n’a même pas été annoncée dans le Bidart Infos de juin, une seule annonce presse pendant les Fêtes de Bayonne, un seul panneau jaune posé sur la porte de la mairie et invisible à ses heures de fermeture, 4 dates avec la commissaire-enquêtrice, dont une seule après la diffusion de ce magazine de rentrée, ce sera le lundi après les Fêtes d’automne !
Une performance inédite pour cacher la poussière sous le tapis.
Sans parler de notre alerte par voie de presse, qui s’est transformée en opération de communication de la mairie ! Un vrai métier.
Bien entendu, nous sommes intervenus auprès de la CAPB, porteuse légale du projet, pour tenter de décaler l’enquête publique, et en tout état de cause nous faisons une analyse attentive du projet. Agir sur la forme autant que sur le fond, mais aussi voir plus loin.
Car quand de grandes décisions se prennent dans de petits bureaux, notre démocratie recule.
Et c’est pourquoi nous sommes plus que jamais engagés.
Dans le bon sens. Pesta on !
Jeanne Dubois, Michel Lamarque
21 août 2023