Les pleins pouvoirs
Partout sur la planète, la mode est aux pouvoirs forts : parfois élus avec les meilleures intentions, certains régimes exercent un pouvoir sans partage, enjambent les débats, effacent les oppositions, et noient médias et esprits dans un flot de communication.
Cela peut donner une sensation d’efficacité à court terme, mais les plus grands progrès humains ont toujours eu lieu au sein de démocraties ouvertes, où chacun, et pas seulement une caste, peut s’exprimer et s’épanouir.
A Bidart, dès le premier conseil municipal de mai 2020, le « règlement » adopté a conféré les pleins pouvoirs à notre exécutif local. Permis de construire, urbanisme, grands projets, financement, tout se décide en dehors des conseils municipaux, réduits aux seules délibérations obligatoires …
Et même, avec le faux-nez de l’Agglo ou de l’EPFL, la mairie peut dépenser indirectement des millions, sans que la plupart des élus soient informés : dernière emplette à la sauvette, un restaurant en centre-bourg, murs et fonds !
La tâche des oppositions n’est donc pas très facile, voire vide de sens, et c’est bien dommage. Pas pour nous, mais pour Bidart, où apparemment il n’y aurait qu’une façon de vivre, de se loger, de se déplacer ou de se cultiver …
Par exemple, une nouvelle modification du PLU a encore été instruite en catimini : pas d’information des opposants en commission depuis un an, aucune mention aux Bidartars dans le magazine municipal, mais, rassurez-vous, les promoteurs étaient au courant.
Au lieu de deux heures de débat ouvert, ils nous a fallu deux jours pleins pour récupérer et analyser les modifications prévues, lire entre les lignes, échanger avec des habitants.
La « démocratie participative » a bon dos, ou l’on présente des projets déjà ficelés, sous prétexte de recueillir des avis.
Sur l’environnement, nous aurions défendu qu’il n’y a pas de sens à dépenser des millions pour de la fausse nature à l’Uhabia, que le sable des dunes vient avec le vent, pas en camion diesel, qu’il ne faut pas raser de la végétation au nom de la renaturation, qu’il y a peut-être des mesures peu coûteuses pour sauver notre trésor de La Corniche, que pour protéger les piétons on n’est pas obligé de bétonner une haie vive ou abattre des arbres, etc.
Et enfin, de manière générale, nous pourrions défendre que pour la culture, l’environnement, le cyclable, ou toute autre politique, il y a d’autres moyens d’agir que de lancer systématiquement des travaux très coûteux. En étant plus économes, on aurait pu financer une piscine !
Bel été,
Jeanne Dubois, Michel Lamarque
10 mai 2025
nb : nous avons dû remettre cette tribune 4 semaines avant sa publication. Pour plus de fluidité, retrouvez-nous sur internet, www.bidart2.net.
addendum du 11 juin 2025 : le nouveau PLUi de l’agglomération, ex-périmètre ACBA et qui concerne donc Bidart, est sur le grill. Nous y reviendrons !