Tribune « Bidart infos » 03/2021

Toute puissance

En pleine crise économique, les géants de la tech’ californienne fanfaronnent sur leurs revenus insensés. Et à l’autre bout du globe, les administrations françaises, grisées par le droit de tirage infini du «quoi qu’il en coûte», en viennent à ignorer leurs erreurs.

Bidart ne déroge pas à cette perte de bon sens, et a présenté un budget sans projet ni conscience de la crise qui secoue le monde. Nous nous sommes abstenus.

Toujours richement dotée par ses entreprises, ses résidents secondaires, et ses habitants périphériques peu dépensiers, Bidart propose par exemple des projets aussi vitaux que 800 k€ pour le bâtiment du conseil municipal.

Pour 20 h de réunions par an, il y aurait beaucoup mieux à faire ! Et il vaut mieux placer un ascenseur à la salle des mariages, et tenir les conseils dans une salle qui offre déjà un accès handicapés.

Et de plus, en « investissement », encore des études et des études, aussi coûteuses que révélatrices d’une difficulté à agir.

Certes, il y a le dossier des falaises, et nous sommes bien désolés d’avoir signalé, il y a un an dans notre programme, nos inquiétudes pour celle de la corniche.

Et au lieu d’y panser la plaie d’argile (que l’on pouvait voir s’élargir averse après averse depuis 10 ans, peut-être par le dévoiement de la source Juana), le département a brûlé un million, 500 mètres plus loin, pour dénaturer Erretegia.

Nous avons d’ailleurs demandé à ce qu’il y soit réalisé un bilan carbone et environnemental indépendant des travaux entrepris. Rabâcher le mot « renaturation » ne constitue pas la preuve qu’on y soit arrivé !

Rappelons qu’on y a coupé des arbres au nom d’un spécisme végétal mal compris, supprimé des équipements (WC, douches, parking) pour favoriser un tourisme d’élite, enfoui la terre végétale (si difficile à enherber en bord de mer) pour bâcler des prairies de glaise et de cailloux, créé des chemins aussi verticaux que glissants, et maintenant le ruisseau, autrefois canalisé, éventre la falaise dans un gouffre aussi profond que celui des déficits publics.

L’accumulation des pouvoirs ne doit pas mener à l’erreur, et c’est notre devoir d’opposants de le rappeler !

Ohore, San Josepe ‘ta Bidartarrak.

Jeanne Dubois, Michel Lamarque
22/02/2021

nb 1 : à Ilbarritz, Erretegia, et même en plein centre sur le bien court fronton Atherbea, « Bidart » s’inscrit en grandes lettres … et toujours pas un panneau d’entrée dans la commune à Lore landa, où vivent 20 % des contribuables locaux !

nb 2 : pour répondre à la question sur les attributions de restaurants de plage (largement annoncée par exemple à Guéthary, sur ses panneaux lumineux), les oppositions de Bidart ne sont ni informées ni consultées, pas plus d’ailleurs que pour les permis de construire.