Du rien au trop ?
Nous écrivons ces lignes comme les « terrasses » viennent d’ouvrir, vous les lirez à l’approche de la 3e étape du déconfinement.
Les Bidartars que nous croisons, ont tous la même analyse : après des semaines de « rien », chacun craint que ne survienne le « trop ».
Notre place de village, qui depuis 6 mois présentait la gaîté d’une pierre tombale, craint maintenant l’invasion de consommateurs impatients et indisciplinés.
Pendant ce temps la zone du plateau grouille de véhicules et clients réunis sous la bannière de la consommation de masse. Celle-là même dénigrée dans toutes les gazettes …
Au premier rayon de soleil, ou même pour un pont arrosé, routes et parkings débordent, et bouchons riment avec pollution.
Comme si personne n’avait pris la leçon de la sur-saison 2020, et du sur-tourisme qui menace même le tourisme !
Les chemins où ils faisait bon flâner, deviennent des autoroutes à piétons, ou des voies rapides pour vélos à assistance électrique.
Les spots de surf saturent à la première onde de houle.
On ne sait plus qui enfle le plus vite : les prix de l’immobilier, ou les polémiques politiciennes à leur propos, chacun y allant de son bouc émissaire ou de sa solution administrative miraculeuse.
Très peu de projets lisibles dans l’action municipale, alors que étrangement le Conseil départemental s’agite de tous côtés.
Et même ces élus locaux, si dévoués et désintéressés, qui se lancent dans la course au cumul des mandats.
Bref, le Pays basque et notre Bidart, qui avaient le charme discret des bons coins à champignon, et incarnaient un art de vivre pondéré et mesuré, se transforment à grands pas en foire aux excès.
Que peut faire l’action publique contre ce phénomène ?
Mille choses précisément, et c’est notre rôle de prôner la mesure, la discrétion, les petites choses du quotidien, et les politiques à long terme.
Passez un bel été !
Jeanne Dubois, Michel Lamarque
21 mai 2021
nb1 : cet hiver, chaque ville de la région a voté et commenté les plans prospectifs PLH (habitat) ou PDU (déplacements). Sur ce dernier point, nous rabâchons et maintenons ces remarques de bon sens : c’est bien joli de dépenser des millions prélevés sur les salaires pour faire tourner des lignes vides, mais les transports publics ne fonctionneront pas tant qu’il n’y aura pas des abris-bus, des bus qui arrivent à l’heure, et des aires de co-voiturage !
nb2 : à domicile ou dans les vaccinodromes, professionnels de santé et bénévoles, ça tourne enfin pour la vaccination anti-covid … bravo à tous les acteurs !