Logement, à deux vitesses
L’enjeu du logement pour tous est une urgence sociale indéniable, mais aussi un espace pour les manœuvres électoralistes, les mesures autoritaires, ou les profits insolents. D’où l’intérêt du regard attentif et clairvoyant d’une opposition.
A Bidart deux projets immobiliers d’envergure soulèvent des interrogations, au Centre et à Contresta.
Au Centre, le maire a décidé de gérer lui-même le projet de Maison de santé imaginé par les professionnels, et a déjà racheté deux maisons à cet effet.
De plus, alors qu’elle possède déjà 80% des terrains, la mairie a placé une mesure administrative (ZAD) sur des villas alentour, et pour financer ces futurs rachats, elle est allée puiser des fonds d’État destinés aux petites villes en déshérence. Bref utiliser la solidarité nationale pour forcer la main de paisibles Bidartars.
Pour quel projet ? Pour le moment, un cabinet de conseil est chargé de choisir d’autres cabinets de conseil pour réfléchir au projet. On n’est pas près de s’y loger.
Or si besoin, nous offrons à la majorité nos propositions de 2020 : sans exproprier personne, aménager le parking église avec un stationnement enterré (utile à la place et au centre médical) et une halle multi-fonctions (gymnase, demi-trinquet, salle des fêtes, marché couvert …), pour ramener des fonctions sociales et une nouvelle centralité à la Place. Voire même une maison des associations.
Ou encore pour le lavoir, des idées lancées dès 2008 : décaisser la surface pour empiler un vaste parking, une grande surface et une seconde place entourée de logements, un projet à moyen terme à faire financer par le privé, à préparer sur un mandat avant de le proposer au vote des Bidartars.
A Contresta, il nous a fallu attendre l’accès à tous les documents (250 pages de PA, PC, PUP, DECC), et longuement converser avec les voisins opposés au projet, pour en saisir toutes les incohérences.
En réalité le programme de logements est prétexte à une vaste opération d’urbanisme commercial, en contradiction avec les exigences environnementales actuelles, sur une RD 810 non aménagée et au long d’une allée de platanes centenaires non protégée au PLU. Et au détriment du centre.
Et quand on apprend sur internet le prix de vente extrêmement raisonnable des terrains, consenti par une vieille famille de Bidart au nom du logement, on peut se demander pourquoi ici la mairie n’a pas acheté elle-même pour faire une opération 100% publique au profit de l’habitat local.
Alors pourquoi donc « nationalisation » d’un côté, et « privatisation » de l’autre ? En attendant de comprendre nous allons déjà essayer de faire protéger les platanes.
Bonne fin d’année !
Jeanne Dubois, Michel Lamarque
14 novembre 2022
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